La Roseraie du Val-de-Marne teste un procédé écologique pour lutter contre les attaques de chenilles qui abîment ses buis. Les résultats sont plutôt encourageants.

Cycle de la Pyrale du buis (Cydalima perspectabilis) - Photo : JC Martin (INRA)

Les buis souffrent depuis les années 2000 de la voracité d’une chenille baptisée « pyrale du buis » qui transforme les feuillages verdoyants en dentelle desséchée. Les 5 km de buis de la Roseraie ne font pas exception. La poursuite de l’objectif zéro-pesticide dans l’entretien des parcs départementaux a conduit le Val-de-Marne à expérimenter un système de protection écologique des buis, dans le cadre d’une convention passée avec l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) - Unité expérimentale entomologie et forêt méditerranéenne (UEFM).

Les projets "SaveBuxus" et "Optim’Phéro" ont permis de mettre au point deux stratégies de régulation des insectes. Cinquante pièges Buxatrap ® ont été installés sur la moitié de la Roseraie. Chargés de phéromones sexuelles de synthèse, ils capturent les papillons attirés par l’odeur de la femelle. La méthode de confusion sexuelle a été utilisée sur les 50 % de surface restant. La diffusion d’une quantité très importante de phéromones sexuelles déboussole le papillon mâle qui n’arrive pas à trouver sa partenaire pour l’accouplement.

Après une saison d’évaluation, 4 915 papillons mâles ont été capturés dans l’ensemble des pièges et 221 chenilles ont été dénombrées par mètre linéaire au total. Jean-Claude Martin, ingénieur de recherche à l’UEFM explique que « Les buis de la Roseraie du Val-de-Marne ont retrouvé leur feuillage et leur apparence pour redonner vie à cet espace protégé. Les captures massives de papillons de pyrale du buis récoltés au cours de cette saison dans les pièges ont de toute façon contribué à réduire les populations de cet insecte. »

Mais ces résultats peuvent encore être améliorés et l’expérimentation 2015 permettra d’ajuster le protocolepour les années à venir. D’autres outils de lutte biologique sont actuellement à l’étude, comme la pose de nichoirs à mésanges. L’oiseau est, en effet, un des rares ennemis que connaît la pyrale du buis.