Le greffage consiste à implanter une partie d’un végétal (greffon) venant de la variété à multiplier sur un autre végétal appelé porte-greffe ou sujet.

 

Qu'est-ce que le greffage ?

Une variété de rose cultivée ne peut pas se reproduire à l’identique par voie sexuelle. On utilise donc la multiplication dite végétative par la technique du bouturage ou celle du greffage. C’est cette dernière qui donne les meilleurs résultats mais avec une particularité : deux individus au lieu d’un seul.

Le porte-greffe, constitué par une espèce sauvage bien adapté au sol voulu, et la variété à greffer qui s’exprimera sur la partie aérienne après le point d’insertion de la greffe.

La soudure des deux individus ainsi mis en contact se fait par prolifération des deux couches de cellules jeunes situées entre le bois et l’écorce. Les plantes ont en effet la particularité de posséder des couches de cellules indifférenciées capables de recréer tous les différents organes ou tissus et en assure ainsi la croissance. Ce sont les méristèmes, dont le bourgeon est un très bon exemple.

Chaque année, les jardiniers assurent des relevés de terrain dans la roseraie au mois de juin. Les rosiers morts sont alors recherchés dans le commerce, mais pour les variétés les plus anciennes et rares il faut prélever des greffons sur les sujets encore vivants pour les préserver de la disparition.

 

Greffe en écusson : les étapes

La greffe en écusson tire son nom de la forme particulière de la partie d’écorce portant l’œil qui, ainsi prélevé, a quelque ressemblance avec un écu d’armoirie. Pratiquer depuis la mi-juillet jusqu’à la fin août, selon la température et l’état de la sève du porte-greffe et du greffon, elle est dite à œil dormant parce que l’écusson reste généralement à l’état latent jusqu’au printemps suivant.

Il faut travailler sur des sujets bien en sève en utilisant des greffons bien aoutés, c’est-à-dire dont la tige bien que juvénile a un tissu suffisamment solide. Les yeux (bourgeons) doivent être convenablement formés comme ceux portés par les rameaux défleuris.

Si à l’approche de la date de greffage les porte-greffes manquent de sève il est possible de leur en redonner en effectuant un arrosage copieux une dizaine de jours avant cette date.

Choix et préparation du ou des rameaux porte-écussons

Couper à leur base, sur la ou les variétés choisies, un ou des rameaux défleuris qui seront enveloppés et conservés dans un linge humide et abrité du soleil.

Prélèvement de l’écusson

Il s’effectue à l’aide d’un greffoir composé à l’une de ses extrémités d’une courte lame bien tranchante et à l’autre d’une spatule effilée non coupante destinée à soulever l’écorce sans blesser le tissu inférieur. En maintenant le rameau porte-écusson de la main gauche (si l’on est droitier), l’écorce est coupée transversalement à 1,5 centimètre au-dessus de l’œil et après avoir retourné le rameau porte-écusson, d’un coup de greffoir tenu de la main droite, partant de 2 centimètres au-dessus de l’œil on lève l’écusson en prenant suffisamment d’écorce tout en évitant de pénétrer dans le bois.

Mise en place de l’écusson 

Il est maintenu quelques instants entre les lèvres de la bouche du greffeur par la partie supérieure de la languette d’écorce qui ne contient pas le bourgeon. Il faut en effet éviter toute contamination sur la partie du tissu de cellules qui sera inséré.

On nettoie ensuite le collet (base du rosier entre les racines et les tiges) avec un linge afin de retirer la terre qui y adhère. A l’endroit choisit du collet on pratique une incision en T et on soulève les lèvres de l’écorce au moyen de la spatule. L’écusson est alors inséré bien à fond sous l’écorce. Ces opérations se pratiquent avec une grande propreté sans souillure de terre. La greffe est ensuite ligaturée à l’aide de raffia naturel humide.

 

Soins après le greffage

Il est souhaitable d’attendre 3 semaines avant de vérifier si les écussons sont convenablement soudés au sujet. Si l’œil est bien vert c’est que la greffe est prise. Pour les greffes mortes il est encore possible de procéder à un nouvel écussonnage. Au cours de cette vérification il faut desserrer les liens qui commencent à étrangler l’écusson. On peut même enlever la ligature si l’œil est parfaitement soudé.

Jusqu’en novembre il est bon de désherber manuellement sans binage. C’est en novembre et décembre qu’il faut couper toutes les branches conservées du porte-greffe au-dessus de l’écusson et supprimer les ligatures restantes.

Début mars, il y a lieu de procéder à un binage et de supprimer les quelques rares drageons ou rameaux qui peuvent se développer sur les sujets au détriment des écussons.

Lorsque le bourgeon greffé a acquis un développement suffisant on le pince en coupant avec l’ongle l’extrémité herbacée afin qu’il se ramifie. On coupe aussi les fleurs dès leur épanouissement afin d’obtenir de beaux rosiers qui seront arrachés en novembre pour plantation définitive. Au maximum un rosier ne devrait pas être planté plus de trois ans après son greffage.