L’équipe de la Roseraie teste un nouveau protocole expérimental mis en place avec l’INRA, pour protéger les 5 km de buis de la Roseraie qui sont soumis à de nombreuses attaques...

La Roseraie du Val-de-Marne conserve des milliers de pieds de rosiers dans un écrin constitué de quelques kilomètres de buis. Depuis plusieurs années, ces bordures de buis subissent les attaques d’un champignon parasite, Cylindrocladium buxicola, mais aussi d’une chenille particulièrement vorace appelée la Pyrale du buis.

La Pyrale du buis (Cydalima perspectabilis) est un papillon nocturne visible tout l’été qui est considéré comme une espèce invasive du fait de l’évolution très rapide sur les sites colonisés (jusqu’à trois générations par an). Ses larves dévorent préférentiellement les feuilles de buis mais peuvent également être observées sur certaines espèces de houx et de fusain.

Face à ce fléau qui menace la survie du buis, la Roseraie a décidé en 2015 de participer au programme Save Buxus via un partenariat scientifique. D’envergure national, il doit mettre au point des solutions de biocontrôle (ou lutte biologique) contre ces agresseurs.

C’est pourquoi l’Unité expérimentale Entomologie et Forêt Méditerranéenne de l’INRA a mis en place un protocole innovant, trois actions simultanées pour lutter contre la Pyrale au sein même de la Roseraie du Val-de-Marne :

  • 5000 m² en piégeage massif des adultes mâles (petites boîtes en plastiques visibles et contenant de la phéromone de synthèse) => Objectif : réduire la rencontre entre partenaires, réduisant ainsi la descendance.
  • 5000 m² en confusion sexuelle, stratégie qui consiste à saturer l’air en phéromone femelle de synthèse (cette phéromone est présente sous forme pâteuse sur certains rosiers) => Objectif : empêcher les mâles de retrouver leur partenaire.
  • Enfin une option de long terme, la lutte biologique en favorisant la nidification des mésanges => Objectif : améliorer la prédation naturelle des chenilles.

Quant à Cylindrocladium buxicola, ce champignon parasite entraîne la mortalité du buis par le dépérissement de ses feuilles et de ses rameaux. Cette maladie est observée un peu partout dans le monde depuis le début des années 2000. Elle se manifeste par des tâches noires sur les feuilles qui finissent par fusionner et recouvrir totalement la feuille. Les spores sont responsables de la dissémination de la maladie, surtout dans des conditions d’humidité élevée.

Aujourd’hui, aucune réponse biologique ne permet de lutter contre la Cylindrocladium, maladie fongique. C’est pour cette raison que la Roseraie continue d’utiliser un produit phytosanitaire de façon raisonnée. Toutefois, le Département continue d’agir de façon proactive vers des méthodes de luttes innovantes et respectueuses de l’environnement.

Sauver les 5 km de buis de la Roseraie constitue un véritable enjeu pour la sauvegarde du patrimoine naturel et culturel, particulièrement dans les jardins à la française.