Le greffage consiste à implanter une partie d’un végétal (greffon), venant de la variété à multiplier, sur un autre végétal appelé porte-greffe ou sujet.

Le greffage en écusson à œil dormant (pour les rosiers buissons)

La soudure des deux individus mis en contact se fait par prolifération des deux couches de cellules jeunes situées entre le bois et l’écorce.

La greffe en écusson tire son nom de la forme particulière de la partie d’écorce portant l’œil, qui ainsi prélevée, a quelque ressemblance avec un écu d’armoirie. Pratiquée depuis la mi-juillet jusqu’à fin août, selon la température et l’état de la sève du porte-greffe et du greffon, elle est dite « à œil dormant » parce que l’écusson reste généralement à l’état latent jusqu’au printemps suivant.

Dès la plantation des sujets jusqu’au greffage, la surface du sol de la plate-bande est maintenue ameublie et propre par des binages superficiels.

Le greffage proprement dit

Il faut travailler sur des sujets bien en sève en utilisant des greffons bien aoûtés, aux yeux (bourgeons) convenablement formés comme ceux portés par des rameaux défleuris. Si à l’approche de la date de greffage, les porte-greffes manquent de sève, il est possible de leur en redonner en effectuant un arrosage copieux une dizaine de jours avant la date. Peu avant le greffage, la ramure de chaque porte-greffe est liée pour ne pas gêner l’opérateur. Surtout ne pas la couper, car cela produirait un excès de sève qui noierait l’écusson.

1. Choix et préparation du ou des porte-écussons

- Couper à leur base, sur la ou les variétés choisies, un ou des rameaux défleuris.

- N’employer que les bourgeons de la partie inférieure du rameau qui est la plus aoûtée (environ les 2/3 de la longueur en commençant par le bas), supprimer les folioles mais conserver impérativement le pétiole et ses stipules. Les rameaux sont enveloppés et conservés dans un linge humide et abrités du soleil.

2. Prélèvement de l’écusson

Il s’effectue à l’aide d’un greffoir composé à l’une de ses extrémités d’une courte lame bien tranchante et à l’autre d’une spatule effilée non coupante destinée à soulever l’écorce sans blesser le cambium. En maintenant le rameau porte-écusson de la main gauche, l’écorce est coupée transversalement à 1,5 cm au dessus de l’œil. Après avoir retourné le rameau porte-écusson d’un coup de greffoir tenu de la main droite, on lève l’écusson en prenant suffisamment d’écorce tout en évitant de pénétrer dans le bois.

3. Mise en place de l’écusson

- L’écusson est maintenu quelques instants entre les lèvres de la bouche du greffeur par le pétiole puis à l’endroit choisi sur le collet du sujet, on pratique une incision en T et on soulève les lèvres de l’écorce au moyen de la spatule. L’écusson est alors inséré bien à fond sous l’écorce.

- Ces opérations se pratiquent avec une grande propreté sans souillure de terre. La greffe est ensuite ligaturée à l’aide de raphia naturel ou de laine. Convenablement serré, sans excès, le lien doit bien se répartir sur toute la longueur de la plaie sans recouvrir l’œil.

- Enfin, chaque pied est étiqueté, au fur et à mesure du travail, du nom de la variété greffée.

4. Soins après le greffage

- Immédiatement après le greffage, les liens des ramures sont détachés.

- Une fois les greffes terminées, il est souhaitable d’attendre trois semaines avant de vérifier si les écussons sont convenablement soudés au sujet. Si l’œil est bien vert et le pétiole sec et qu’il se détache facilement, c’est que la greffe est prise. Pour les greffes mortes, il est encore possible de procéder à un nouvel écussonnage. Au cours de cette vérification, il faut desserrer les liens qui commencent à étrangler l’écusson. On peut même enlever la ligature si l’œil est parfaitement soudé.

- Jusqu’en novembre, il est bon de désherber manuellement sans binage. C’est en novembre/décembre qu’il faut couper toutes les branches conservées du porte-greffe, au-dessus de l’écusson et supprimer les ligatures restantes.

- Début mars, il y a lieu de procéder à une façon culturale superficielle (binage). En profiter pour supprimer les quelques rares drageons ou rameaux qui peuvent se développer sur les sujets au détriment des écussons.

- Lorsque le bourgeon greffé a acquis un développement suffisant, on le pince en coupant avec l’ongle l’extrémité herbacée afin qu’il se ramifie. On coupe aussi les fleurs dès leur épanouissement afin d’obtenir de beaux rosiers qui seront arrachés définitivement en novembre pour plantation définitive.