‘Rosa Val-de-Marne’ est la dernière arrivée de la Roseraie. Elle intègrera le jardin cet automne mais on la célèbre par son baptême le 7 juin 2023. Olivier Capitanio, président du Département, en est le parrain. ‘Rosa Val-de-Marne’ doit son nom non seulement à ses caractéristiques physiques mais aussi par la valeur patrimoniale et culturelle qu’elle incarne désormais : une rose qui symbolise idéalement le territoire et l’histoire du Val-de-Marne. 

Une rose couleur lilas

La rose 'Rosa Val-de-Marne' obtenue par Dominique Croix
La rose 'Rosa Val-de-Marne' obtenue par Dominique Croix (Photo : L. Schoenhentz)

‘Rosa Val-de-Marne’ est une nouvelle variété dont la beauté particulière évoque le romantisme des roses anciennes. Dotée d’une opulente floraison, elle est de couleur parme et diffuse un parfum aux notes de violettes et lilas. Ses propriétés font écho à la variété historique de lilas, ‘Madame Charles Souchet’ à la couleur bleu-violet particulière, variété la plus emblématique du territoire car elle rend hommage à la dernière et plus célèbre famille de forceurs de lilas vitriotes. Le Département qui dispose d’une collection riche de près de 400 espèces de lilas, pensait avoir perdue la ‘Madame Charles Souchet’. Et c’est au moment où les services départementaux viennent de la retrouver que ‘Rosa Val-de-Marne’ est imaginée par Guillaume Le Texier, responsable des collections végétales, autour de la convergence des deux collections de roses et de lilas du Département : « En plus d'une couleur bleu violacé que je trouve fascinante, cette rose présente de nombreux atouts : remontante, très parfumée et résistante aux maladies. C'est une rose moderne avec l'aspect d'une rose ancienne, elle incarne parfaitement le territoire du Val-de-Marne en respectant son identité et son histoire. » précise Guillaume Le Texier.  

Un don en hommage à la Roseraie

Cette rose idéale, Dominique Croix, obtentrice, lui a déjà donné naissance. Et décide de dédier de sa création au Département afin de saluer l’effort mené par la Roseraie pour la préservation et la valorisation des variétés anciennes : « Cette rose va abandonner l'anonymat de son nom de code pour devenir l'ambassadrice du Val-de-Marne dont elle va porter le nom avec fierté ! » souligne l'obtentrice.

Mais sa création fait aussi référence à Edouard André qui dès la création de la Roseraie de l’Haÿ-les-Roses la voit comme un écrin accueillant la collection de Jules Gravereaux et les créations/œuvres des rosiéristes de la région. « La vallée de Fontenay est illustrée depuis longtemps par ces roses, qui lui ont valu son surnom gracieux [belle vallée]. Bourg-la-Reine a vu naître toutes les roses nouvelles dont Margottin a doté nos jardins. D'autres horticulteurs y ont continué la tradition. De l'autre côté de la colline, dans le Val de la Seine, Ivry montre les belles collections de Lévêque. Vitry a de nombreuses cultures de roses. Sceaux en est tout paré au printemps. Gentilly se souvient encore du nom de Portemer. Donc, M. Gravereaux n’eut qu’à regarder autour de lui pour voir. Et il vit que, dans cette atmosphère tout imprégnée du parfum des roses, on ne citait pas une seule belle collection d'amateur, pas un rosarium, ou -pour parler français- pas une roseraie digne de ce nom. […] » Edouard André, « La Roseraie de L’Haÿ », Revue horticole, 71e année, 1899, p.229 (article qui fonde le concept paysager de la roseraie dans l’histoire de l’art des jardins).  

Au cœur d’un nouveau thème de collection

‘Rosa Val-de-Marne’ rejoindra le nouveau thème de collection des roses territoriales dont la zone sera réaménagée à partir de l’automne 2023. Il regroupera toutes les variétés baptisées à la roseraie, les obtentions du fondateur Jules Gravereaux, quelques-unes des rosiéristes historiques franciliens et les variétés anciennes produites aux portes de Paris pour le parfum et la fleur coupée. Il s’agit de sécuriser des variétés qui passent souvent inaperçues ou jusque-là connus des seuls amateurs éclairés mais qui ont qualitativement la plus forte valeur patrimoniale en lien avec le jardin et notre territoire.

Photos : L. Schoenhentz et C. Potez-Delpuech